Lire un e n ou velle réalist e  
«
La Rem pa illeu se », de Mau passan t  
A. COMMENTAIRE DE LA TÂCHE POUR LE PROFESSEUR  
L’épreuve porte sur la compréhension d’une nouvelle réaliste.  
L’intérêt d’une nouvelle est de fournir un récit complet en un nombre limité de  
lignes. La nouvelle de Maupassant étant cependant assez longue, nous avons  
pris la liberté de supprimer certains passages de façon à pouvoir travailler ce  
texte en deux périodes de cours successives. Notre choix s’est porté sur La  
Rempa illeus e car ce texte aborde les thèmes de l’amour, des différences entre les  
classes sociales, des conceptions que se font ces classes sociales de l’amour…  
thèmes auxquels des jeunes lecteurs ne restent pas indifférents.  
Ce texte exploite de manière originale les possibles de la narration (deux ou trois  
narrateurs différents) et présente une structure temporelle non chronologique, ce  
qui est susceptible de rompre avec les habitudes de lecture de jeunes lecteurs.  
Cette épreuve peut facilement servir pour établir un diagnostic des  
connaissances des élèves en matière de narratologie. Cette première  
sensibilisation pourra par la suite être prolongée par une approche plus  
systématique et théorique visant à familiariser les élèves avec le vocabulaire  
narratologique et les possibles de la narration. Ce texte constitue un exemple  
typique d’enchâssement, procédé d’écriture qu’affectionne particulièrement  
Maupassant. Il serait intéressant d’aider les élèves à différencier l’enchâssement  
de la mise en abîme et du flash back. La Rempa illeus e est également un texte  
propice à la découverte du courant réaliste. Cette épreuve pourrait donc être  
prolongée par un parcours ou une séquence consacrés à ce courant.  
Les diverses valeurs véhiculées par les personnages ainsi que le comportement  
de ceux-ci invitent les lecteurs à porter des jugements et à interroger leur propre  
système de valeurs.  
À différents moments, l’élève est invité à justifier ses réponses en se référant  
explicitement au texte. Cette démarche vise à vérifier à la fois la compréhension  
globale du texte et la compréhension ponctuelle de certains éléments.  
Le mode de passation de l’épreuve ne prévoit pas de dispositif particulier. Cette  
épreuve diagnostique ouvre la voie à une exploitation plus globale du texte. Ainsi,  
les élèves peuvent être invités à réaliser une note critique à partir de la lecture  
qu’ils auront faite de ce texte.  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
B. RAPPORTS AVEC LE RÉFÉRENTIEL DE COMPÉTENCES  
LIRE  
2
.a. Repérer les indices visuels d’organisation du texte : titre, chapeaux  
introducteurs, paragraphes, graphies.  
2
.a. Donner un sens aux phrases successives pour conférer une cohérence au  
texte.  
2
.b. Interpréter le texte grâce à des informations internes au texte (titres,  
arguments…).  
3
. Distinguer  
Ø le réel de l’imaginaire.  
Ø le vraisemblable de l’invraisemblable.  
Ø le fait de l’opinion.  
3
. Identifier l’énonciateur du texte et le point de vue (naïf, critique, ironique…)  
que l’énonciateur adopte, ainsi que le destinataire.  
3
. Identifier les va leurs inhérentes a u texte (ex. : les va leurs bourgeois es , judéo-  
chrétiennes …).  
3
. Identifier l’idéologie qui s ous -tend éventuellement les va leurs inhérentes a u texte  
(ex. : le ra cis me, le colonia lis me, le communis me…).  
5. Identifier dans un texte des éléments constitutifs du type narratif.  
7
. Identifier et expliciter les va leurs que l'on projette.  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
ÉVALUATION D’UNE COMPÉTENCE DE LECTURE  
Lire une nouvelle réaliste  
«
La Rempa illeus e », de Guy de Maupassant  
Modèle d’épreuve  
DESTINATAIRE DE LA TÂCHE :  
e
Une classe de 4 année.  
DURÉE :  
Deux périodes de cours successives (100’)  
IDENTIFICATION DE LA TÂCHE :  
Manifester, en répondant à un questionnaire composé de questions à réponses  
construites et de questions à réponses choisies, la compréhension d’une nouvelle  
réaliste.  
PROCÉDURE :  
Les élèves reçoivent le texte et le questionnaire. Ils disposent de 100 minutes  
pour en prendre connaissance et répondre aux questions.  
CONSEILS PRATIQUES À LIRE AUX ÉLÈVES :  
«
Tu va découvrir un texte qui raconte une histoire et un questionnaire visant à  
vérifier ta compréhension de ce récit. Tu disposes de 1 5 minutes pour lire le  
texte.  
Il est conseillé de lire une première fois le texte entièrement avant de chercher à  
répondre aux questions. Pour certaines questions, tu devras choisir une ou  
plusieurs réponses ; pour d’autres, tu devras construire ta réponse.  
À plusieurs reprises, tu devras justifier ta réponse. Tu seras ainsi invité dans  
certains cas à citer des éléments du texte pour confirmer ton/tes choix. Pour  
certaines questions, la réponse ne se trouve pas explicitement dans le texte. À toi  
de répondre en fonction de ce que tu as compris. »  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
Document élève 1 (qua tre pa ges de texte)  
Guy de Maupassant, « La Rempa illeus e », dans Contes et nouvelles , t.1, Paris, Gallimard, coll. « Bibl.  
de la Pléiade », 1974, pp. 546-552. Ce texte a été publié pour la première fois en 1882.  
Notes de vocabulaire :  
(
1) La ros s e : un cheval sans force, sans vigueur. (2) Elle nous fit : elle fit de nous. (3) Exécuteur  
tes ta menta ire : personne désignée par quelqu’un qui va mourir pour assurer ses dernières volontés.  
(
4) Poigna nt : bouleversant. (5) Ha illonneuse : habillée de « haillons », de vêtements qui tombent en  
morceaux. (6) Vermineuse : couverte de vermine (puces, poux et autres insectes parasites de  
l’homme  
(
7) Fleura nt : répandant une odeur. (8) Kirs ch : alcool à la cerise.. (9) J e vous en réponds : je vous le  
promets ! (je vous le garantis, je m’en porte garant).. (10) Perclus de s a is is sement : privé de la  
faculté de se mouvoir du fait de la surprise.  
LA REMPAILLEUSE  
C’était la fin du dîner d’ouverture de chasse chez le marquis de  
Bertrans. Onze chasseurs, huit jeunes femmes et le médecin du pays  
étaient assis autour de la grande table illuminée, couverte de fruits et  
de fleurs.  
On vint à parler d’amour, et une grande discussion s’éleva,  
l’éternelle discussion, pour savoir si on pouvait aimer vraiment une fois  
ou plusieurs fois. On cita des exemples des gens n’ayant jamais eu  
qu’un amour sérieux ; on cita aussi d’autres exemples de gens ayant  
aimé souvent, avec violence. Les hommes, en général, prétendaient que  
10  
20  
30  
la passion, comme les maladies, peut frapper plusieurs fois le même  
être, et le frapper à le tuer si quelque obstacle se dresse devant lui. Bien  
que cette manière de voir ne fût pas contestable, les femmes, dont  
l’opinion s’appuyait sur la poésie bien plus que sur l’observation,  
affirmaient que l’amour, l’amour vrai, le grand amour, ne pouvait  
tomber qu’une fois sur un mortel, qu’il était semblable à la foudre, cet  
amour, et qu’un cœur touché par lui demeurait ensuite tellement vidé,  
ravagé, incendié, qu’aucun autre sentiment puissant, même aucun  
rêve, n’y pouvait germer de nouveau. (…)  
On prit pour arbitre le docteur, vieux médecin parisien retiré aux  
champs, et on le pria de donner son avis.  
Justement, il n’en avait pas : (…)  
«
C’est une affaire de tempérament ; quant à moi, j’ai eu  
connaissance d’une passion qui dura cinquante-cinq ans sans un jour  
de répit, et qui ne se termina que par la mort. »  
La marquise battit des mains.  
«
Est-ce beau cela ! Et quel rêve d’être aimé ainsi ! Quel bonheur de  
vivre cinquante-cinq ans tout enveloppé de cette affection acharnée et  
pénétrante ! Comme il a dû être heureux et bénir la vie celui qu’on  
adora de la sorte ! »  
Le médecin sourit :  
«
En effet, madame, vous ne vous trompez pas sur ce point, que  
l’être aimé fut un homme. Vous le connaissez, c’est M. Chouquet, le  
pharmacien du bourg. Quant à elle, la femme, vous l’avez connue aussi,  
c’est la vieille rempailleuse de chaises qui venait tous les ans au  
château. Mais je vais me faire mieux comprendre. »  
L’enthousiasme des femmes était tombé ; et leur visage dégoûté  
disait : « Pouah ! » comme si l’amour n’eût dû frapper que les êtres fins  
et distingués, seuls dignes de l’intérêt des gens comme il faut.  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
Le médecin reprit :  
*
4
0
0
J’ai été appelé, il y a trois mois, auprès de cette vieille femme, à son  
lit de mort. Elle était arrivée, la veille, dans la voiture qui lui servait de  
(1)  
maison, traînée par la rosse  
que vous avez vue, et accompagnée de  
ses deux grands chiens noirs, ses amis et ses gardiens. Le curé était  
(
2)  
(3)  
déjà là. Elle nous fit  
ses exécuteurs testamentaires , et, pour nous  
dévoiler le sens de ses volontés dernières, elle nous raconta toute sa vie.  
(4)  
Je ne sais rien de plus singulier et de plus poignant .  
Son père était rempailleur et sa mère rempailleuse. Elle n’a jamais  
eu de logis planté en terre.  
(5)  
(6)  
5
Toute petite, elle errait, haillonneuse , vermineuse , sordide. On  
s’arrêtait à l’entrée des villages, le long des fossés ; on dételait la  
voiture ; le cheval broutait ; le chien dormait, le museau sur ses pattes ;  
et la petite se roulait dans l’herbe, pendant que le père et la mère  
rafistolaient, à l’ombre des ormes du chemin, tous les vieux sièges de la  
commune. Après les quelques mots nécessaires pour décider qui ferait  
le tour des maisons en poussant le cri bien connu : « Remmmpailleur de  
chaises ! » on se mettait à tortiller la paille, face à face ou côte à côte.  
(
…)  
Un jour – elle avait alors onze ans – comme elle passait par ce pays,  
60  
elle rencontra derrière le cimetière le petit Chouquet qui pleurait parce  
qu’un camarade lui avait volé deux liards. Ces larmes d’un petit  
bourgeois, d’un de ces petits qu’elle s’imaginait, dans sa frêle caboche  
de déshéritée, être toujours contents et joyeux, la bouleversèrent. Elle  
s’approcha, et, quand elle connut la raison de sa peine, elle versa entre  
ses mains toutes ses économies, sept sous, qu’il prit naturellement, en  
essuyant ses larmes. Alors, folle de joie, elle eut l’audace de l’embrasser.  
Comme il considérait attentivement sa monnaie, il se laissa faire. Ne se  
voyant ni repoussée, ni battue, elle recommença ; elle l’embrassa à  
pleins bras, à plein cœur. Puis elle se sauva.  
7
0
0
Que se passa-t-il dans cette misérable tête ? S’est-elle attachée à ce  
mioche parce qu’elle lui avait sacrifié sa fortune de vagabonde, ou parce  
qu’elle lui avait donné son premier baiser tendre ? Le mystère est le  
même pour les petits que pour les grands.  
Pendant des mois, elle rêva de ce coin de cimetière et de ce gamin.  
Dans l’espérance de le revoir elle vola ses parents, grappillant un sou  
par-ci, un sou par-là, sur un rempaillage, ou sur les provisions qu’elle  
allait chercher. (…)  
8
Elle garda en elle son souvenir ineffaçable, et, quand elle le  
rencontra, l’an suivant, derrière l’école, jouant aux billes avec ses  
camarades, elle se jeta sur lui, le saisit dans ses bras, et le baisa avec  
tant de violence qu’il se mit à hurler de peur. Alors, pour l’apaiser, elle  
lui donna son argent : trois francs vingt, un vrai trésor, qu’il regardait  
avec des yeux agrandis.  
Il le prit et se laissa caresser tant qu’elle voulut.  
Pendant quatre ans encore, elle versa entre ses mains toutes ses  
réserves, qu’il empochait avec conscience en échange de baisers  
consentis. (…)  
90  
Puis, il disparut. On l’avait mis au collège. Elle le sut en  
interrogeant habilement. Alors, elle usa d’une diplomatie infinie pour  
changer l’itinéraire de ses parents et les faire passer par ici au moment  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
des vacances. Elle y réussit, mais après un an de ruses. Elle était donc  
restée deux ans sans le voir ; et elle le reconnut à peine, tant il était  
changé, grandi, embelli, imposant dans sa tunique à boutons d’or. Il  
feignit de ne pas la voir et passa fièrement près d’elle.  
Elle en pleura pendant deux jours ; et depuis lors elle souffrit sans  
fin.  
(
…)  
1
1
1
1
1
00  
Ses parents moururent. Elle continua leur métier, mais elle prit  
deux chiens au lieu d’un, deux terribles chiens qu’on n’aurait pas osé  
braver.  
Un jour, en rentrant dans ce village où son cœur était resté, elle  
aperçut une jeune femme qui sortait de la boutique de Chouquet au  
bras de son bien-aimé. C’était sa femme. Il était marié.  
Le soir même, elle se jeta dans la mare qui est sur la place de la  
Mairie. Un ivrogne attardé la repêcha, et la porta à la pharmacie. Le fils  
Chouquet descendit en robe de chambre, pour la soigner, et, sans  
paraître la reconnaître, la déshabilla, la frictionna, puis lui dit d’une  
10 voix dure : « Mais vous êtes folle ! il ne faut pas être bête comme ça ! ».  
Cela suffit pour la guérir. Il lui avait parlé ! Elle était heureuse pour  
longtemps. (…)  
Comme je vous l’ai dit en commençant, elle est morte ce printemps.  
Après m’avoir raconté toute cette triste histoire, elle me pria de remettre  
à celui qu’elle avait si patiemment aimé toutes les économies de son  
existence, car elle n’avait travaillé que pour lui, disait-elle, jeûnant  
même pour mettre de côté, et être sûr qu’il penserait à elle, au moins  
une fois, quand elle serait morte. (…)  
Le lendemain, je me rendis chez les Chouquet. Ils achevaient de  
(7)  
20 déjeuner, en face l’un de l’autre, gros et rouges, fleurant les produits  
pharmaceutiques, importants et satisfaits.  
(8)  
On me fit asseoir ; on m’offrit un kirsch , que j’acceptai ; et je  
commençai mon discours d’une voix émue, persuadé qu’ils allaient  
pleurer.  
Dès qu’il eut compris qu’il avait été aimé de cette vagabonde, de  
cette rempailleuse, de cette rouleuse, Chouquet bondit d’indignation,  
comme si elle lui avait volé sa réputation, l’estime des honnêtes gens,  
son honneur intime, quelque chose de délicat qui lui était plus cher que  
la vie. (…)  
30  
Il s’était levé ; il marchait à grands pas derrière la table, le bonnet  
grec chaviré sur une oreille. Il balbutiait : « Comprend-on ça, docteur ?  
Voilà de ces choses horribles pour un homme ! Que faire ? Oh ! Si je  
l’avais su de son vivant, je l’aurais fait arrêter par la gendarmerie et  
(9)  
flanquer en prison. Et elle n’en serait pas sortie, je vous en réponds !  
»
Je demeurais stupéfait du résultat de ma démarche pieuse. Je ne  
savais que dire ni que faire. Mais j’avais à compléter ma mission. Je  
repris : « Elle m’a chargé de vous remettre ses économies, qui montent à  
deux mille trois cents francs. Comme ce que je viens de vous apprendre  
semble vous être fort désagréable, le mieux serait peut-être de donner  
40 cet argent aux pauvres. »  
Ils me regardaient, l’homme et la femme, perclus de saisissement .  
(10)  
(
…)  
Mme Chouquet parla la première : « Mais, puisque c’était sa  
dernière volonté, à cette femme… il me semble qu’il nous est bien  
difficile de refuser. »  
Le mari, vaguement confus, reprit : « Nous pourrions toujours  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
acheter avec ça quelque chose pour nos enfants. »  
Je dis d’un air sec : « Comme vous voudrez. »  
Il reprit : « Donnez toujours, puisqu’elle vous en a chargé ; nous  
50 trouverons le moyen de l’employer à quelque bonne œuvre. »  
Je remis l’argent, je saluai et je partis.  
1
Le lendemain Chouquet vint me trouver et, brusquement : « Mais  
elle a laissé ici sa voiture, cette… cette femme. Qu’est ce que vous en  
faites, de cette voiture ?  
Rien, prenez-la si vous voulez.  
Parfait, cela me va ; j’en ferai une cabane pour mon potager. »  
Il s’en allait. Je le rappelai. « Elle a laissé aussi son cheval et ses  
deux chiens. Les voulez-vous ? » Il s’arrêta, surpris : « Ah ! non, par  
exemple ; que voulez-vous que j’en fasse ? Disposez-en comme vous  
60 voulez. » Et il riait. Puis il me tendit sa main que je serrai. Que voulez-  
vous ? Il ne faut pas, dans un pays, que le médecin et le pharmacien  
soient ennemis. (…)  
1
Voilà le seul amour profond que j’aie rencontré, dans ma vie.  
*
Le médecin se tut.  
165  
Alors la marquise, qui avait des larmes dans les yeux, soupira :  
Décidément, il n’y a que les femmes pour savoir aimer ! ».  
«
(
La Rempailleuse, Guy de Maupassant)  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
Document élève 2  
Qu est ion 1  
À quel(s) genre(s) rattaches-tu ce texte ? Souligne ta/tes réponse(s)  
a) un conte merveilleux  
b) un fait divers  
c) un récit historique  
d) une biographie  
e) une autobiographie  
f) une nouvelle  
g) un récit réaliste  
Justifie ta réponse :  
/
3 points  
Qu est ion 2  
Le récit que tu viens de lire comporte 3 parties. Pour chacune d’elles, précise :  
a) qui est (sont) le(s) narrateur(s)  
b) ce que tu sais de lui (d’eux)  
c) s’il(s) est (sont) un (des) personnage(s) actif(s) de l’histoire, un (des) témoin(s)  
de l’histoire ou quelqu’un de (des personnes) totalement extérieur(es) à l’histoire  
(
dans ce dernier cas, il(s) ne joue(nt) aucun rôle dans l’histoire et n’a (ont) pas  
assisté à ce qui est raconté). Si tu considères que plusieurs réponses sont  
correctes, indique-les toutes  
d) les raisons et/ou les buts qui poussent ce(s) narrateur(s) à raconter cette  
histoire  
Part ie 1 : lign es 1 à 3 9  
a)  
b)  
c)  
d)  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
Document élève 3  
Part ie 2 : lign es 4 0 à 1 6 3  
a)  
b)  
c)  
d)  
Part ie 3 : lign es 1 6 4 à 1 6 6  
a)  
b)  
c)  
d)  
/
9 points  
Qu est ion 3  
Comment réagissent les invités du souper de chasse lorsqu’ils apprennent que  
l’histoire qui va leur être contée concerne une rempailleuse et Chouquet ?  
Souligne la (ou les) réponses qui te semble(nt) correcte(s). S’il n’y en a pas, ne  
souligne rien.  
a) ils sont étonnés d’entendre parler de gens qu’ils connaissent  
b) ils sont curieux de savoir comment ces personnes ont vécu leur amour et  
attendent la suite de l’histoire avec impatience  
c) ils n’écoutent pas cette histoire parce que la rempailleuse est une femme de  
basse condition  
d) ils sont dégoûtés parce qu’une rempailleuse a aimé un pharmacien alors que,  
selon eux, les belles histoires d’amour ne concernent que les gens « comme il  
faut »  
/
4 points  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
Document élève 4  
Qu est ion 4  
Voici une série de propositions concernant la manière dont le narrateur nous  
présente la rempailleuse. Toutes ces affirmations ne figurent pas telles quelles  
dans le texte de Maupassant. Fais une croix dans la colonne adéquate selon que  
ces propositions te paraissent explicitement dites dans le texte (parfois  
simplement reformulées) ou inférables.  
La rempailleuse  
Explicitement d it ma is  
pa rfois reformulé  
Donné à entendre  
(inféra ble)  
est une personne :  
a) vaillante (travailleuse)  
b) digne (honnête, méritante, qui a  
le respect de soi)  
c) qui a aimé en vain  
d) vagabonde, sale, miséreuse  
e) naïve (qui est pleine de confiance  
par ignorance ou inexpérience)  
/
5 points  
Qu est ion 5  
Comment le narrateur relate-t-il l’histoire que la rempailleuse lui a racontée  
(
lignes 48 à 117) ? Souligne la (ou les ) réponses qui te semble(nt) correcte(s), s’il  
n’y en a pas, ne souligne rien.  
a) il rapporte textuellement les propos de la rempailleuse  
b) il raconte avec ses propres mots le récit que lui a fait la rempailleuse  
c) il raconte l’histoire de la rempailleuse comme il l’a comprise et introduit ses  
propres réflexions ainsi que ses jugements  
d) il adapte son récit à son auditoire (le langage de la rempailleuse est différent  
de celui des invités)  
/
4 points  
Qu est ion 6  
Quelles sont les conséquences de ce(s) choix (questions 4 et 5) sur la façon dont  
le public du narrateur et toi lecteur avez perçu la rempailleuse ?  
/
2 points  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
Document élève 5  
Qu est ion 7  
Voici une série d’affirmations concernant la façon dont le narrateur relate sa  
rencontre avec la famille Chouquet. Souligne celle(s) qui te semble(nt)  
correcte(s) :  
a) Le narrateur introduit les réactions émotionnelles que suscite en lui le  
comportement des Chouquet.  
b) Le narrateur raconte avec ses propres mots le récit que lui a fait Chouquet.  
c) Le narrateur adapte son récit à son auditoire et ne reprend pas textuellement  
les propos de la famille Chouquet.  
d) Le narrateur raconte souvent cette rencontre sur le mode du dialogue.  
e) Le lecteur et le public du narrateur sont invités à porter un jugement sur la  
famille Chouquet à partir des propos mêmes de cette famille.  
/
5 points  
Qu est ion 8  
8
.1. Avant de rencontrer Chouquet, le narrateur pense que l’histoire qu’il va lui  
raconter aura un certain effet sur lui. Lequel ? Justifie en reprenant au moins un  
passage du texte.  
/
2 points  
8
.2. Quelle(s) est (sont) la (les) réaction(s) qu’il obtient en réalité ? Justifie en  
reprenant au moins un passage du texte.  
/
4 points  
Qu est ion 9  
9
.1. Si tu avais assisté au souper de chasse, comment aurais-tu jugé la réaction  
de la famille Chouquet ?  
/
1 point  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
Document élève 6  
9.2. Pourquoi ? Utilise au moins deux arguments différents.  
/
2 points  
Qu est ion 1 0  
Précise les classes sociales de chacun (Chouquet, le médecin, les organisateurs  
du souper de chasse, la rempailleuse) en remplissant le tableau suivant :  
Personnages  
Chouquet  
Classe sociale  
MOTS DU TEXTE évoquant leur classe  
sociale (directement ou indirectement)  
Le médecin  
La  
rempailleuse  
Les  
organisateurs  
du souper de  
chasse  
/
4 points  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
Document élève 7  
Qu est ion 1 1  
À l’issue du récit (lignes 165-166), comment réagit la marquise qui condamnait  
l’amour que la rempailleuse éprouvait pour Chouquet ?  
/
2 points  
Qu est ion 1 2  
Que veut suggérer Maupassant par l’évolution du jugement de la marquise ?  
Retiens la (ou les) meilleure(s) réponses parmi les réponses proposées.  
a) Le récit de la vie de la rempailleuse a ému la marquise mais son nouveau  
jugement porte sur la spécificité de la gent féminine face à l’amour. Elle ne  
revient pas sur sa condamnation initiale d’un amour éprouvé par une fille de  
basse condition pour un bourgeois.  
b) La marquise a au fond de bons sentiments.  
c) Le récit de la vie de la rempailleuse a ému la marquise. Celle-ci accepte à  
l’issue du récit que des sentiments tels que l’amour puissent être partagés par  
un bourgeois et une fille du peuple.  
d) Les gens jugent facilement le comportement des individus en fonction des  
origines sociales mais sont toujours émus par les histoires personnelles.  
e) Il est impossible d’aimer plusieurs fois profondément.  
/
5 points  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
CORRIGÉ :  
/ 50 points  
Qu est ion 1  
3
2
2
points : réponses (f) et (g) + justifications  
points : 1 seule réponse + justification  
points : deux réponses sans justification  
-
1 point par mauvaise réponse  
1
point : justification : il s’agit d’un court récit (0,5 point) mettant en scène des  
éléments réalistes (0,5 point)  
Qu est ion 2  
2
.1 . Parties 1 et 3 (lignes 1 à 39 et lignes 163 à 165)  
4
points : 1 point par élément de réponse. Si ces réponses ne sont indiquées que  
pour une seule partie, 0,5 point est attribué par élément de réponse.  
a) Quelqu’un dont l’identité n’est pas précisée.  
b) On ne sait rien du premier narrateur. Mais l’ambiguïté du pronom « on »  
permet d’émettre deux hypothèses différentes. Si le « on » est pris dans le sens du  
«
nous », nous pouvons déduire que le narrateur partage des affinités avec la  
noblesse de la campagne puisqu’il nous raconte ce qui s’est passé lors d’un  
souper de chasse organisé chez un marquis. Si le « on » est un pronom neutre, le  
narrateur s’apparente dès lors à l’auteur-narrateur. Une seule réponse permet  
déjà d’obtenir 0,5 point  
c) Le narrateur est extérieur à l’histoire (hétérodiégétique) si celui-ci s’apparente  
à l’auteur-narrateur. Il est témoin de l’histoire si ce narrateur est une personne  
présente lors du souper de chasse.  
d) But : On ne sait pas pourquoi le premier narrateur raconte cette histoire. Il se  
peut que cela soit pour nous édifier, nous donner une leçon.  
2
5
.2 . Partie 2 (lignes 40 à 162)  
points : si 5 éléments de réponse (4 points : si 4 éléments, etc.)  
a) Un médecin  
b) Nous savons que le second narrateur est un médecin qui s’est retiré à la  
campagne. Il vient de Paris et est assez âgé. Il n’a pas d’avis sur la question qui  
lui est posée et est présenté comme quelqu’un de sensible, d’humain. Il est  
l’exécuteur testamentaire de la rempailleuse. Ce dernier élément permet déjà  
d’obtenir 1 point  
c) Le médecin est à la fois un personnage et un témoin de l’histoire  
(
homodiégétique)  
d) Cause : Le médecin est pris comme arbitre dans une question portant sur la  
possibilité d’aimer véritablement plusieurs fois. Son récit joue un rôle par rapport  
à sa position d’arbitre. Il doit trancher le débat.(1 point)  
e) But : Il cherche également à remettre en cause l’ordre moral à l’aide d’une  
histoire d’amour non-conventionnelle. (1 point)  
Réponses supplémenta ires pos s ibles  
La rempailleuse  
Morte, a aimé en vain Chouquet  
Elle est un personnage de l’histoire  
Le but de la rempailleuse est de faire exécuter ses dernières volontés  
Ces réponses à 2.1. et 2.2. valent 9 points. 5 points sont enlevés si le médecin  
n’est pas considéré comme un narrateur. Le fait d’envisager la rempailleuse  
comme étant une narratrice n’entraîne ni la perte ni le gain de points. En effet, si  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
tout émetteur n’est pas narrateur, la rempailleuse a bien été la narratrice de son  
histoire qu’elle a racontée au médecin.  
Qu est ion 3  
4
points : réponse (d)  
-
1 point par mauvaise réponse  
Qu est ion 4  
5
points maximum : 1 point par bonne réponse  
-
1 point par réponse incorrecte  
La rempa illeus e es t une pers onne  
dit ou  
reformulé  
X
inféra ble  
a) vaillante (travailleuse)  
b) digne (honnête, méritant, qui a le  
respect de soi)  
X
c) qui a aimé en vain  
X
X
d) vagabonde, sale, miséreuse  
e) naïve (qui est pleine de confiance par  
ignorance ou inexpérience)  
X
Qu est ion 5  
4
2
3
points : réponses (b)-(c)-(d)  
points si une seule réponse  
points si 2 bonnes réponses  
-
1 point dès que la réponse a apparaît  
Qu est ion 6  
points :  
2
le narrateur fait naître chez son public et chez le lecteur de la pitié  
pour la rempailleuse. Il rend le public et le lecteur sensibles à l’injustice de son  
destin.  
Qu est ion 7  
5
4
3
0
points :  
points :  
points :  
point :  
réponses (a,) (d), (e)  
2 bonnes réponses  
1 seule bonne réponse  
aucune bonne réponse  
-
-
1 point dès que les réponses (b) ou (c) sont soulignées  
2 points dès que les réponses (b) et (c) sont soulignées  
Qu est ion 8  
8
.1 .  
1
point : le médecin pense que le récit de la vie de la rempailleuse qu’il va faire à  
Chouquet va émouvoir ce dernier  
1
point : « Je commençai mon discours d’une voix émue, persuadé qu’ils allaient  
pleurer. »  
8
.2 .  
4
points :  
1
point : Les Chouquet sont tout d’abord choqués car ils se sentent agressés. Cet  
amour leur fait du tort et ils voudraient que justice leur soit rendue.  
1
1
point : cf. lignes 125 à 134. « Dès qu’il eût compris (…) réponds ».  
point : Une fois qu’ils ont pris connaissance de la somme dont ils doivent  
hériter, ils changent de comportement et veulent tirer parti de la situation.  
Lire une nouvelle réaliste (Maupassant)  
1
point : « Mais puisque c’est sa dernière volonté, à cette femme… il me semble  
qu’il nous est bien difficile de refuser. »  
Qu est ion 9  
1
point :  
la position de l’élève  
2
points sont accordés si l’élève développe deux arguments différents.  
Qu est ion 1 0  
4
points : 8 éléments de réponse  
Éléments de répons e :  
Chouquet est un bourgeois (0,5) (ou : il est pharmacien (0,5))  
Les organisateurs du souper de chasse font partie de la noblesse (0,5)(ils  
chassent, ils portent les titres de marquise et marquis, ils se qualifient eux-  
mêmes d’êtres fins et distingués… (0,5)).  
Le médecin (0,5) est également un bourgeois (0,5) mais à la différence de  
Chouquet, il vient de Paris.  
La rempailleuse est une femme de basse condition (le peuple) (0,5). Le métier de  
rempailleuse et la description que fait le narrateur de cette personne sont des  
indications de cette appartenance sociale. (0,5)  
Qu est ion 1 1  
2
points :  
elle s’attendrit sur le sort de la rempailleuse et éprouve de la pitié  
pour elle. Elle reconnaît la beauté et la profondeur de l’amour de la rempailleuse  
alors qu’au départ, elle condamnait tout amour éprouvé par des gens du peuple.  
«
Alors la marquise, qui avait des larmes dans les yeux, soupira : « Décidément, il  
n’y a que les femmes pour savoir aimer ! » »  
Qu est ion 1 2  
5
3
2
points :  
points :  
points :  
réponses (a), (b) et (d)  
2 bonnes réponses  
1 bonne réponse  
-
-
1 point :  
dès que (c) ou (e) sont soulignés  
2 points : dès que (c) et (e) sont soulignés  
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nguon VI OLET