Classe de 10e, thème 1 : récit de vie et rapport scientifique

 

Méthodologie: La prise de notes

Etape 1 : reconnaitre les formes de prise de notes

- Regardez le document audiovisuel.

- Quels sont les formes de prise de notes ?

- Quels sont les caractéristiques de la prise de notes linéaire, articulée et arborescente ?

 

La prise de notes

 

A- Que prendre en notes ?

- les informations essentielles, surtout les idées nouvelles  ;

- le plan du texte original ;

- l'articulation entre les  paragraphes ;

- les exemples, illustrations  importants qui illustrent le développement.

B- Quels sont les critères d’une bonne prise de notes ?

1- Fidélité :  Ne pas déformer le contenu original.

2- Brièveté :

- éviter tous les mots inutiles : le, la, il y a ...

- utiliser les mots ou bribes de phrases, les abréviations courantes ;

- noter l'essentiel.

3- Clarté :

- laisser de grandes marges, à gauche et à droite ;

- aller à la ligne à chaque changement d'idée ;

- aérer les lignes.

4- Organisation :

- séparer les parties et sous-parties;

- utiliser numéros (arabes et romains), lettres (majuscules et minus­cules) et signes (tirets, astérisques, etc.), couleurs ;

- rendre visibles les grandes articulations des idées ;

- écrire les titres et sous-titres en majuscules ou les souligner ;

- mettre dans les marges les exemples, illustrations, ses propres remarques, observations, commentaires...

-N’utiliser que le recto de la feuille A4.

C- Quelles sont les différentes étapes de la prise de notes ?

- En classe/lors de la 1re lecture: prendre des notes sous la forme linéaire ;

- A la maison: réviser ses notes (corriger, ajouter, supprimer...) ;

- Réorganiser ses notes pour les rendre plus lisibles, choisir la forme le mieux adaptée (articulée, arborescente...) ;

- Apprendre à reformuler les notes en phrases et en texte. Utiliser les connecteurs pour rendre son texte cohérent.

D- A quoi sert la prise de notes ?

La prise de notes permet de :

- Etudier de façon intelligente et économiser du temps ;

- Apprendre et réviser rapidement les leçons et les retenir plus longtemps ;

- Faire des résumés, compte rendu, synthèses, exposés, dissertations...

- Mémoriser les connaissances essentielles et/ou ce qu’on doit faire ;

- Stocker les informations importantes pour les études et le travail ultérieurs...

 

Etape 2 : Pratique 

 

Essayez de prendre en notes le texte suivant qui est en style oral :

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Classe de 10e, thème 1 : récit de vie et rapport scientifique

 

Nous pouvons observer aujourd’hui que la famille change dans plusieurs directions. On peut remarquer d’abord que la taille de la famille s’est réduite. Aujourd’hui le nombre moyen d’enfants par femme est inférieur à 2. On peut noter ensuite que la diminution de la taille des familles s’accompagne d’une modification des modalités de leur constitution. La baisse des mariages est à relier à l’augmentation des divorces. On assiste aussi au développement de l’union libre. Aujourd’hui un enfant sur trois naît hors-mariage. Il existe aussi de plus en plus de ménages mono-parentaux (un seul parent avec un enfant). Toutefois cela doit être relativisé, le mariage reste aujourd’hui encore le modèle dominant puisque plus de 85% des couples existants sont mariés. Ces nouveaux comportements aboutissent aujourd’hui à l’émergence de plusieurs modèles familiaux. Il n’y a plus un seul type de famille mais plusieurs.

D’après Philippe Watrelot (http :www.ac-versailles.fr PEDAGOGI ses Reserve disco-methodometho-prisenot.htm)

 

Conseils pratiques:

 
La prise de notes

Conseils   pratiques

 

Pour un élève, prendre note mot à mot d’un cours, d’une conférence, d’un débat est sans intérêt, car tout le travail de compréhension et de structuration serait à faire à domicile et exigerait du temps supplémentaire.

Pour gagner du temps et organiser son étude, l’élève doit retrouver dans ses notes :               - l’articulation générale de l’exposé, c’est-à-dire les grandes lignes du plan ;

  - l’articulation particulière des paragraphes ;

  - les points forts, les faits essentiels, les idées nouvelles nettement mis en relief ;

  - les exemples précis qui illustrent le développement.

Structurez votre prise de notes :

- visez  la concision (c’est-à-dire la brièveté):

> évitez tous les mots inutiles (« il y a », « se trouve », etc.) ;

> soulignez les mots les plus importants ;

> utilisez toutes les abréviations courantes ;

> rédigez des phrases courtes.

- visez  l’essentiel :

> laissez des marges importantes, à gauche et à droite ;

> allez à la ligne régulièrement, à chaque changement d’idée ;

> aérez vos lignes et faites ressortir les parties et sous-parties.

- organisez  vos notes :

> séparez nettement introduction, développement et conclusion ;

> utilisez numéros (arabes et romains), lettres (majuscules et minuscules) et signes (tirets, astérisques, etc.) pour les parties et sous-parties ;

> rendez immédiatement visibles les grandes articulations des idées ;

> écrivez les titres et sous-titres en grandes et petites majuscules ;

> mettez dans la marge les éventuels exemples ou idées secondaires.

 Des notes courtes, claires, aérées, structurées facilitent grandement la mémorisation des raisonnements et rendent l’étude plus agréable.

 Prenez l’habitude de bien prendre des notes en classe et vous y mettrez rapidement de l’ordre à domicile. Vous aurez ainsi plus de temps pour l’étude intelligente et la compréhension approfondie.

 

Exercice : Appliquez les conseils pratiques pour la prise de notes  sur les quatre passages suivants (5 points par passage).

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Classe de 10e, thème 1 : récit de vie et rapport scientifique

 

 

  1. En 1789, le royaume de France est le pays le plus peuplé d’Europe avec 28 millions d’habitants. La population se concentre dans le quart nord-ouest essentiellement, près du littoral du fait d’un important développement du commerce au cours du XVIIIe siècle, et dans la région lyonnaise. La population est à 80% rurale, malgré la poussée urbaine qui marque le fait d’un important développement du commerce au cours du XVIIIe siècle. En effet, les villes ont vu leur population augmenter de 45% ; désormais, le royaume de France possède 4,5 millions de citadins.
  2. Entre 1740 et 1789, le taux de mortalité est passé de 40 à 35,5/1000. Cette baisse est due pour l’essentiel à une chute de la mortalité adulte (moins de guerres, moins d’épidémies, moins de mauvaises récoltes). Mais la surmortalité infantile demeure toujours  aussi importante (1 nouveau-né sur 4 n’atteint pas l’âge d’un an), du fait de maladies comme la variole, la rougeole ou la scarlatine, mais aussi du fait de la pollution des eaux.
  3. Le taux de natalité a baissé lui aussi, mais plus lentement, passant de 41% à 39/1000. Cette baisse  peut s’expliquer par le recul de l’âge du mariage (1789 : 26,5 ans pour les femmes et 28,5 ans pour les hommes) auquel s’ajoute un freinage de la fécondité (espacement des naissances), mais il est à noter une recrudescence des naissances illégitimes.
  4. L’accroissement naturel du fait d’un important développement du commerce au cours du XVIIIe siècle est donc important. Mieux nourrie, mieux protégée contre les maladies, la population est plus robuste et peut mieux mettre en valeur les sols, permettant ainsi le progrès économique. Mais, la pression démographique sur les campagnes entraîne l’exode rural ce qui explique bien sûr la poussée urbaine et la naissance d’un prolétariat urbain.

 

Extrait de « La société française sous l’ancien régime »

    http://www.stellamaris-edu.net\2images\008soc_ancien_re.htm

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Classe de 10e, thème 1 : récit de vie et rapport scientifique

 

Compréhension écrite 1

 

Marguerite Duras

 

L'élan d'une jeune écrivaine (1914-1950)

DurasAge1Marguerite Duras, de son vrai nom Marguerite Donnadieu, est née le 4 avril 1914 à Gia Dinh, une ville de la banlieue Nord de Saïgon. A l'âge de 5 ans, la jeune Marguerite vit toujours à Saïgon lorsque son père Emile meurt, en France. Deux ans plus tard, en 1923, sa mère s'installe avec ses trois enfants à Vinh Long, une ville située dans le delta du Mékong.

Marguerite Donnadieu passe toute son enfance au Viet-Nam. En 1932, alors qu'elle vient d'obtenir son baccalauréat, elle quitte Saïgon et vient s'installer en France pour poursuivre ses études. Elle obtient en 1963 une licence en droit.

Cette même année elle rencontre un certain Robert Antelme qu'elle épousera en 1939. De cette union naîtra en 1942 un premier enfant malheureusement mort-né. Cette période troublée dans la vie de Marguerite Donnadieu sera marquée également par la rencontre de son futur second mari, Dionys Mascolo.

En 1943 Marguerite et Robert Antelme déménagent, ils s'installent au 5 rue St Benoît, à Paris, dans le quartier de St-Germain-des-Prés. Robert Antelme et Dionys Mascolo qui se lient d'une profonde amitié et avec Marguerite entrent dans la résistance. En parallèle Marguerite Donnadieu publie un premier ouvrage sous le pseudonyme de Marguerite Duras : "Les Impudents" (Editions Plon). L'année suivante elle passe chez Gallimard et fournit son deuxième ouvrage, "La Vie tranquille". 1944 est l'année qui marque l'arrestation de son mari Robert, déporté à Dachau. Marguerite s'inscrit alors au PCF, la Parti Communiste Français. A la libération Robert Antelme est libéré dans un état critique, il rejoint son épouse dans son domicile parisien. En 1947 Marguerite Duras divorce et se remarie avec Dionys Mascolo dont elle aura rapidement un enfant prénommé Jean.

 

DurasAge2Vers la diversification des activités (1950-1968)

En 1950 Marguerite Duras quitte le PCF, elle publie "Un Barrage contre le Pacifique", une œuvre majeure commencée trois ans plus tôt, puis en 1952 "Le Marin de Gibraltar", et en 1955 "Le Square". En 1957 elle rencontre Gérard Jarlot, avec qui elle va collaborer pour de nombreuses adaptations théâtrales ou cinématographiques. En parallèle sa vie personnelle est bousculée par deux évènements majeurs : elle se sépare de son second mari et sa mère décède.

Poursuivant son œuvre littéraire, Marguerite Duras publie en 1958 "Moderato Cantabile" alors que les salles de cinéma mettent pour la première fois à l'affiche une adaptation d'un de ses livres, "Barrage contre le Pacifique", de René Clément. Ses droits d'auteurs commencent à lui apporter une certaine aisance, ce qui lui permet d'aménager dans une maison individuelle à Neauphle-le-Château. Lancé dans le cinéma, elle signe les dialogues d'  «  Hiroshima mon amour », d'Alain Resnais.

Cette multiplication des activités fait reconnaître Marguerite Duras au niveau national. De 1960 à 1967 elle est membre du jury Médicis. Politiquement marqué à gauche malgré l'abandon de sa

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Classe de 10e, thème 1 : récit de vie et rapport scientifique

 

carte de membre du PCF, elle milite activement contre la guerre d'Algérie, dont la signature du "Manifeste des 121", une pétition sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie, est le fait le plus marquant.

En 1963 elle commence l'écriture du "Vice-Consul", puis en 1964 elle publie "Le Ravissement de Lol V. Stein", un nouveau roman, et l'année suivante sa première œuvre théâtrale, "Théâtre" (tome I, éditions Gallimard). Active dans les évènements de mai 1968, elle poursuit toutefois la diversification de ses activités théâtrales en créant la pièce "L'Amante anglaise", mise en scène par Claude Régy.

La reconnaissance (1968-1996)

DurasAge3En 1969 elle passe à la réalisation cinématographique avec "Détruire, dit-elle". Puis en 1972 sa maison sert de décors à "Nathalie Granger", son nouveau film, puis elle écrit tour à tour "India Song" et "La Femme du Gange", qu'elle tourne au cinéma (Catherine Sellers, Gérard Depardieu, Dionys Mascolo)

En 1973 "India Song" est transformé en pièce de théâtre et parallèlement en film (sorti en salles en 1975). En 1977 c'est "Le Camion" qui sort au cinéma, un film marqué par l'apparition de Duras en tant qu'actrice (rôle succinct). Cette période prolifique pour elle se poursuit avec la réalisation en 1979 de quatre courts-métrages : "Les Mains négatives", "Césarée", "Aurélia Steiner-Melbourne" et "Aurélia Steiner-Vancouver".

A partir du début des années 80, Marguerite Duras poursuit la multiplication de ses activités avec la réalisation de "Dialogue de Rome", un film commandé par la RAI Italienne, puis suivront "Savannah Bay", "La Maladie de la mort" et en 1984 "L'Amant", un roman largement autobiographique reprenant la trame de son enfance. En 1985 elle met en scène "La Musica deuxième" au théâtre Renaud-Barrault, puis elle publie "Yann Andréa Steiner" (1992, éditions POL), "Ecrire" (1993, Gallimard) et "C'est tout" (1995, éditions POL)

Marguerite Duras s'est éteinte le 3 mars 1996 à son domicile parisien de St-Germain-des-Prés.

http://www.funsci.com/fun3_fr/exp1/exp1.htm

 

Consigne : A partir de ce document, prenez des notes et faites une fiche d’auteur Marguerite Duras

 

Grammaire

 

  1. Les types de phrase (révision)

 

  1. Nominalisation
  1. Quels sont les suffixes pour former les noms à base verbale ? Donnez au moins 2 exemples pour chaque suffixe.
  2. Quels sont les suffixes pour former les noms à base adjective ? Donnez au moins 2 exemples pour chaque suffixe.

Exercice

1. Faites une seule  phrase en transformant la partie soulignée en groupe nominal.

1/ Quand elle essaie une nouvelle robe, cela dure en général très longtemps.

2/ Les forêts s’appauvrissent de plus en plus; c’est mauvais pour l’économie du pays.

3/ Stéphane est toujours drôle. Il est invité partout à cause de cela.

4/ On annonce qu’un nouveau quotidien paraîtra le 15 novembre.

5/ Il a senti ses douleurs s’apaiser parce qu’il avait pris des calmants

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6/ Au cas où il refusait, écrivez-moi.

7./ La température restera fraîche jusqu’à ce que se dissipent les brouillards matinaux.

8./ Depuis que cette maladie est apparue , de nombreux arbres ont péri.

9/. Ses douleurs ont repris dès que le traitement a été interrompu.

10/Avant qu’on ne rédige définitivement un contrat il est recommendé de consulter un notaire.

2. Complète par le nom correspondant au mot en italique

1. Il est en train de peindre un paysage. La ................. à l’huile n’est pas facile.

2. Vous écrivez très mais votre ................est trÌs lisible.

3. La lettre n’est pas signée. Je ne vois pas de ................ au bas de la lettre.

4. Il est fou et sa ......... lui permet de dire n’importe quoi.

5. Elle est toujours seule, sa .................. est difficile à supporter.

6. Son mari est jaloux, elle déteste cette ..................

7. J’aime lire car la ............... m’apporte des connaissances générales

8. Les employés sont polis et le patron pense que cette ................. est nécessaire pour avoir une bonne ambiance dans l’entreprise.

9. Il veut faire publier son recueil de poème mais la .................... lui coûte une fortune.

10. Cette femme est belle et sa ................. attire beaucoup les hommes.

 

  1. Les temps verbaux

 

Présent

Passé composé

Imparfait

Le présent exprime :

- une action qui a lieu main-tenant

- un état au moment présent

- un fait qui est toujours vrai

- une action habituelle

Le passé composé exprime :

- un fait passé par rapport au moment où l’on parle

- une action accomplie

L’imparfait exprime :

- une habitude passée

- un état passé

- une action en cours d’ac-complissement dans le passé.

 

 

Exercice 1. Dites ce que le présent, le passé composé et l’imparfait indiquent dans les phrases suivantes :

1. François Bouret d’Erigny représente la puissante Compagnie des fermiers généraux pour le Dauphiné.

2. Je sais tout de Mandrin maintenant.

3. Voilà. Je suis rentré en Savoie, début janvier 1776.

4. Ce jour-là, il a convoqué le colonel de la Morlière.

5. Je le pensais bien.

6. Je m’en doutais aussi.

7. …jusqu’à un bosquet où trois de mes complices l’attendaient.

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Classe de 10e, thème 1 : récit de vie et rapport scientifique

 

Exercice 2 : Passé simple, imparfait ou plus-que-parfait ? Complétez les phrases suivantes en conjuguant les verbes entre parenthèses.

Exemple : Napoléon prit (prendre) la parole et dit (dire) : “Merci”, ce qui était (être) rare de la part de l’Empereur qui n’avait pas appris (ne pas apprendre) la politesse.

 

  1. Il …………. (manger) tranquillement son steak frites lorsque son ami………… (arriver)
  2. Elles lui ………(dire) qu’elles…………… (oublier) le rendez-vous et qu’elles………… (être) en retard.
  3. Il leur ………… (demander) de quel rendez-vous il ……………. (s’agir) et elles ………… (hausser) les épaules.
  4. Il ………. (recevoir) sa lettre mais il ne lui ………………(répondre) jamais.
  5. Le pétrole ………… (jaillir) à l’endroit où il………………(construire) sa maison.
  6.   Il …………. (avoir) à peine le temps de retirer sa serviette qu’elle le………..(pousser) dehors.
  7. Le temps ………….. (presser), Anne, Pauline et Pierre …………….. (descendre) quatre à quatre l’escalier.
  8. Alain et Marie ……………… (s’engouffrer) dans un taxi qui les ………… (attendre).

 

Exercice 3 : Réécrivez les phrases suivantes en employant le passé simple, l’imparfait ou le plus-que-parfait.

Exemple : La reine d’Angleterre, Elisabeth 1re, meurt à Richmond le 24 mars 1603.

 

La reine d’Angleterre, Elisabeth 1re, mourut à Richmond le 24 mars 1603

  1. Son père Henri VIII épouse six femmes. La première, Catherine d’Aragon, met au monde une fille.
  2. Henri divorce après dix-huit ans de mariage car Catherine ne lui donne pas de garçon.
  3. Anne Boleyne est ravissante. Henri la fait exécuter car de méchantes rumeurs courent sur son compte.
  4. De plus, elle non plus ne lui donne pas d’héritier mâle.

 

Compréhension écrite 2 : Les grands médecins du monde

 

Texte n° 1 :

 

Norman Bethune, un célèbre patient tuberculeux et un chirurgien novateur

 

La vie de Norman Bethune est plus que romanesque ; elle frôle la légende. Au Panthéon des héros du XXème siècle, le portrait de Norman Bethune se compare à celui d’un Laurence d’Arabie ou d’un Antoine de Saint-Exupéry.

Blessé à la bataille d’Ypres (Belgique, 1915), engagé volontaire en Espagne dans l’armée républicaine anti-franquiste, il trouve la mort en Chine, victime d’une septicémie qu’il contracte en soignant un soldat de l’armée de Mao Tsé-Tung. C’est l’image du médecin de guerre que l’on associe à la figure de Norman Bethune (1890-1939). Elle éclipse celle de l’artiste, peintre et poète, qui fréquente la bohème de Montparnasse dans les années 1920 ; elle place au second plan souvent aussi l’image du médecin civil qui se met au service des pauvres et relègue dans l’ombre les prouesses du chirurgien inventif et audacieux combattant le bacille de Koch. Car la tuberculose est une ennemie dont Bethune fut aussi victime.

Diplômé de l’Université de Toronto (1916), il quitte le Canada et séjourne quelques années en Europe. De retour en Amérique du Nord, il exerce la médecine générale et la chirurgie à Détroit. On diagnostique sa tuberculose en 1924.

Pensionnaire au célèbre Sanatorium Trudeau de Saranac Lake de New York, où l’on soigne la tuberculose par le repos et « l’air pur et froid », Bethune découvre le livre de John Alexander,

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Classe de 10e, thème 1 : récit de vie et rapport scientifique

 

publié en 1925, The Surgery of Pulmonary Tuberculosis. Le traitement chirurgical de la tuberculose, rare pendant les années vingt, offre souvent une possibilité de guérison complète, évitant une mort certaine. Néanmoins, ses médecins misent plutôt sur une rémission «spontanée ». Après des mois d’attente, au cours desquels il peint une allégorie de la Mort sur les murs de sa chambre, il se donne lui-même un pneumothorax : « Messieurs, si vous ne le faites pas, je le ferai moi-même ! » avait-il prévenu.

Grâce à ce traitement son état s’améliore rapidement et il peut quitter le sanatorium le 10 décembre 1927. Certes, il n’est pas guéri. Il revient cependant à l’exercice de la médecine. En fait, il décide de consacrer sa vie au traitement de la tuberculose et devient l’assistant du meilleur chirurgien thoracique de l’époque, le docteur Edward Archibald de l’Hôpital Royal Victoria de Montréal. En 1932, le docteur John Barnwell du Michigan pratique une phrénicectomie chez Bethune. Cette intervention, maintenant abandonnée, entraîne une amputation fonctionnelle respiratoire en paralysant le diaphragme. Sa tuberculose est officiellement guérie. Il accepte alors le poste de chirurgien, sans statut spécial, à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, plutôt que de revenir en milieu universitaire. Entre 1929 et 1936, Bethune publie 14 articles médicaux; deux sont à retenir : ‘‘A plea for Early Compression in Pulmonary Tuberculosis’’ (juillet 1932) et ‘‘Some New Thoracic Instruments’’ (décembre 1936), son dernier article scientifique publié au Canada.

Esprit imaginatif, Bethune invente ou améliore une douzaine d’instruments chirurgicaux ; certains d’entre eux étaient encore utilisés pendant les années 1980. On peut en voir quelques-uns exposés aujourd’hui au musée de l’Hôpital du Sacré-Cœur où, de plus, sont conservés quelques-uns de ses dessins. En marge de ses activités de médecins et d’enseignant où il excellait, il avait su garder son âme d’artiste créateur et continuait de faire de la peinture et de la poésie.

 

La tuberculose du riche guérit, celle du pauvre ne guérit pas.

 

Au cours de l’année 1933, les archives permettent de reconnaître qu’il pratique 250 interventions chirurgicales, à l’Hôpital du Sacré-Cœur, dont 60 thoracoplasties, 10 thoracoscopies, 15 bronchoscopies, 43 phrénicectomies, 3 lobectomies, 7 transfusions sanguines de personne à personne. Pour se faire une idée de sa performance, il faut se rappeler que la chirurgie de l’époque était très laborieuse et qu’une opération pouvait durer jusqu’à 11 heures. Les risques étaient considérables. Le taux de mortalité s’élevait à 50%. Les témoignages recueillis auprès de ses patients et de ses collègues présentent Bethune comme un être très attachant. Tous ses assistants l’admiraient. Les plus connus à Sacré-Cœur sont les docteurs Georges Cousineau, son anesthésiste, et Georges Rolland, son assistant, ainsi que Sœur Ena Charland, qui deviendra infirmière en chef. Chirurgien audacieux, il est l’auteur d’une première au Canada : une pneumonectomie pour un énorme abcès du poumon chez une fillette de 10 ans.

Faut-il souligner qu’à cette époque la tuberculose était un fléau ? La construction du sanatorium grevait le budget annuel dévolu à la santé. Quiconque consulte les dossiers tenus par les religieuses de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal constate que 395 lits étaient assignés aux tuberculeux. En 1933, exactement 667 patients y ont été admis ; ils étaient âgés de 14 à 90 ans, le tiers étaient dans la vingtaine. Une faible proportion d’entre eux guérissait. C’était avant l’antibiothérapie. Statistiques déplorables ! Cependant, Bethune note la différence entre la tuberculose du riche et celle du pauvre. Il remarque aussi la supériorité des soins dispensés à l’hôpital universitaire par rapport à ceux de l’hôpital communautaire. Son engagement devient beaucoup plus politique, il se distingue ainsi de ses confrères médecins. D’ailleurs, pour  aider les chômeurs, il ouvre une clinique gratuite à Pointe St-Charles, un quartier pauvre de Montréal. Il milite aussi pour l’accès à de meilleurs services de santé pour tous et publie un document, révolutionnaire pour l’époque, proposant un plan de « Service de santé provincial ou national ». Personne n’y fait attention. Sa pensée politique évolue : plutôt conservateur au début de sa carrière, il tend vers le socialisme, puis le communisme. Il devient violemment antifasciste. Il

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Classe de 10e, thème 1 : récit de vie et rapport scientifique

 

rejoint, en Espagne, l’armée républicaine antifranquiste. Puis, plus tard, on le trouve au sein de l’armée de Mao Tsé-Tung. Après la reconnaissance du gouvernement de la République de Chine populaire par le gouvernement canadien, les visiteurs chinois reconnaissants feront redécouvrir Bethune à ses compatriotes et à ses collègues de Mc Gill et de l’Hôpital du Sacré- Cœur.

 

Pierre L. Delva, Les Sélections de médecine / sciences, n° 14, février 2001.

 

Texte n° 2 :

 

LE DOCTEUR HANS SELYE ET LE STRESS

 

          Alors que j’étais étudiant en pharmacie à l’université de Montréal , vers 1950 , j’ai cru un jour qu’on voulait me jouer un tour. On me racontait que « dans le laboratoire, là-bas, au bout du corridor, un des savants les plus réputés au monde faisait des recherches sur une nouvelle maladie, le stress ». L’université de Montréal n’avait pas alors la réputation d’abriter des sommités mondiales, et je n’avais jamais entendu ce mot, stress. J’ai cherché ce qu’il y avait  de drôle dans cette blague. Puis, je l’ai oubliée.

          Il m’a fallu plusieurs mois, peut-être deux ou trois ans, pour apprendre que, vraiment, il y avait un certain docteur Hans Selye, Autrichien immigré au Canada, qui poursuivait sans bruit ni éclat des expériences sur le syndrome d’une maladie vieille comme le monde, mais que personne ne soupçonnait.

Une vieille maladie, un nouveau nom

          Les milieux médicaux du monde entier commençaient à parler du stress ou maladie de l’adaptation.

          Cette maladie se présente d’une façon très difficile à percevoir, ce qui explique qu’on ait tellement mis de temps à la découvrir. Aujourd’hui que le mot est à la mode, on a l’impression de mieux se rendre compte de sa présence. Quand une personne dit qu’elle est stressée, on comprend qu’elle est comme énervée, sous pression ou prête à éclater. Il n’y a là rien de bien nouveau. Tout le monde connaît ce malaise à un moment ou l’autre. S’il suffit de donner un nom à une vieille maladie pour devenir un grand savant, c’est à la portée de n’importe qui.

          Toutefois, le docteur Hans Selye ne s’est pas contenté de trouver un nom à cet ensemble de symptômes, à ce trouble que nous éprouvons tous sans trop savoir de quoi il s’agit. Il a passé presque toute sa vie à en étudier les manifestations dans les divers organes. Et c’est la description de ces phénomènes qui a ébloui le monde médical.

Le stress de la vie

          Le docteur Hans Selye est né en 1907 à Vienne, capitale de l’Autriche. Il fait ses études en Tchécoslovaquie (Prague), en France (Paris) et en Italie (Rome). Après avoir gagné une bourse de recherches (Rockefeller Research Fellowship), il poursuivit ses travaux à l’université Johns Hopkins. Puis il devint professeur adjoint d’histologie à l’université Mc Gill de Montréal. Et c’est en 1945 qu’il arriva finalement à l’université de Montréal pour y diriger l’Institut de Médecine et de Chirurgie expérimentales.

          Depuis 1936 déjà, il avait révélé au monde scientifique son concept du stress, expliquant comment il développe de très nombreuses maladies comme la thrombose coronarienne, l’artériosclérose, l’hémorragie cérébrale, l’arthrite, l’hypertension, les ulcères gastriques, certains troubles du rein et même le cancer.

          Le stress est lié à un excès d’excitation, de stimulation qui se produit de façon brutale et menaçante. Cette agression provoque dans l’organisme une réaction en chaîne qui amène plusieurs changements dans presque tous les organes.

          Par exemple, tout le monde peut faire la simple expérience suivante : on s’approche derrière une personne et, sans l’avertir, on lui lance un grand cri dans les oreilles. Bien sûr, le tympan des oreilles en souffre, mais les effets de la surprise vont beaucoup plus loin. D’abord, la personne fait

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Classe de 10e, thème 1 : récit de vie et rapport scientifique

 

un bond, ce qui veut dire que presque tous les muscles du corps ont tressailli. Ensuite, sa figure devient pâle, ce qui indique que la circulation du sang s’est arrêtée un moment. Enfin, le cœur lui cogne dans la poitrine. Et ce ne sont là que les signes qui apparaissent à l’extérieur. A l’intérieur, la glande surrénale a été atteinte, provoquant une suractivité de la glande hypophyse. Il s’ensuit des réactions dans le cœur, les artères, les nerfs, les muscles, les glandes, etc. Or, la vie moderne nous apporte quantité de ces chocs qu’on ne remarque plus, mais qui influent continuellement sur notre bien-être, à partir du froid, des odeurs désagréables jusqu’aux opérations chirurgicales et aux accidents de la route.

          En 1959, le docteur Selye publia son livre Le stress de la vie, à l’intention du grand public. Cette œuvre fit aussitôt le tour du monde et répandit le mot stress dans toutes les langues, lui donnant partout entrée dans le vocabulaire quotidien.

Le vrai remède : la sagesse et l’humour

          Le docteur Hans Selye a maintenant 76 ans. Il a été comblé de décorations. Mais il continue toujours ses travaux à l’Institut international du stress de Montréal. A ceux qui lui demandent comment éviter le stress, il recommande en particulier le sens de l’humour. Sans exagérer toutefois. « On peut aussi mourir du stress de la joie, dit-il, mais c’est plus rare et on ignore pourquoi. » Il ne faut pas se prendre au sérieux, mais prendre le travail au sérieux. Sa devise se résume ainsi : « Lutte farouchement pour ce que tu crois être un noble but, mais abandonne tout effort quand tu te sais battu. »

 

                                                              Louis Landry, Vidéo-Presse, Vol. XI , N° 2 , Oct. 82

 

Texte n° 3 :

 

Contribution française au dÉveloppement de la pathologie tropicale au Vietnam

 

Professeur Docteur NGUYEN Tang Am

 

1. Caractéristiques sanitaires et épidémiologiques du Viet Nam au début du XXe  siècle

 

Au début du  XXe siècle, le Viet Nam ainsi que la plupart des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine était ravagé par des épidémies redoutables : variole, méningite cérébro-spinale et de pandémies de peste, de choléra. En outre, il y avait aussi bon nombre d’autres maladies infectieuses qui échappaient au diagnostic et qui constituaient des causes importantes de mortalité dans la population.

Les médecins vietnamiens et français se livraient avec assiduité et abnégation à la lutte contre ces épidémies meurtrières en vue de réduire les pertes humaines.

 

2. Importants jalons historiques

Arrivée de 2 illustres bactériologistes, éminents disciples de Louis Pasteur.

 

     Alexandre Yersin

 

          En 1890, Alexandre Yersin arriva au Viet Nam sur un bateau de la Compagnie des Messageries Maritimes. À bord du bateau navigant près de la côte du Sud - VietNam, Yersin découvrit Nhatrang, qui n’était alors qu’une petite agglomération située dans un site calme, pittoresque avec un ensemble harmonieux de mer bleue, de montagnes et de végétations luxuriantes.

En 1894, lors de l’éclatement de la 3e pandémie mondiale de peste, il se rendit à Hong Kong, où il réussissait à identifier le cocobacille responsable de la peste, qui portera un peu plus tard son nom Yersiania pestis. Yersin décidait de se fixer définitivement à Nha Trang, où pour débuter, il créait

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Classe de 10e, thème 1 : récit de vie et rapport scientifique

 

un laboratoire mixte, destiné en même temps aux recherches sur les épidémies et aux études sur les épizooties multiples qui sévissaient dans la région. Ce laboratoire était les assisses de l’Institut Pasteur Nha Trang.

À côté des activités médicales, il était aussi l’un des promoteurs de la science vétérinaire en Indochine.

En 1902, il reçut la mission de créer l’Ecole de Médecine et de Pharmacie d’Indochine à Hanoi. Peu de temps après, il revint à Nha Trang pour poursuivre ses œuvres pasteuriennes : production de vaccins et de sérums pour la prévention et lutte contre les épizooties.

Par sa vie simple, modeste et empreinte de nobles sentiments sociaux et humanitaires, il a conquis le cœur de tous les habitants de Nha Trang.

Le savant s’éteignit le 1er mars 1943 et fut enterré au sommet d’une paisible colline à Suoi Dau, au sein du Centre d’élevage des chevaux de l’Institut Pasteur Nha Trang. En signe de haute vénération, son portrait est placé à côté des bustes de Bouddha dans les pagodes voisines Long Su et Long Xuyen.

En raison des services grandioses que Alexandre Yersin a rendus au peuple vietnamien, le gouvernement de la République Socialiste du Viet Nam a signé un décret déclarant comme vestiges historiques nationaux tout ce qui pourrait évoquer le souvenir de A. Yersin à savoir son tombeau, les pagodes Long Su, Long Xuyen et sa bibliothèque à l’Institut Pasteur Nha Trang.

 

     Albert Calmette

 

Albert Calmette avait découvert (avec Camille Guérin) le vaccin antituberculeux qui demeure l’une des remarquables acquisitions de la médecine préventive contemporaine. En outre, il s’est glorifié par ses travaux sur les venins de cobra. Dès sa jeunesse, il s’initiait à la pathologie exotique et prenait conscience de l’œuvre immense à accomplir pour préserver les populations contre les maladies meurtrières.

En 1891, Louis Pasteur confia à Calmette la mission de venir au Viet Nam  pour créer l’Institut Pasteur Saigon. Vers la fin du XIXe siècle, les problèmes d’hygiène, notamment l’épuration des eaux, et les problèmes d’épidémiologie de maladies infectieuses étaient considérés problèmes majeurs de santé des populations du monde.

Rapidement, dès son arrivée au Viet Nam, Albert Calmette mettait en œuvre la production du vaccin antivariolique et du vaccin antirabique, grâce auxquels l’Institut Pasteur Saigon pouvait sauver la vie d’un grand nombre d’habitants vietnamiens.

Il a mis également au point les techniques de production des sérums antivenimeux, très profitables aux populations vivant sous les tropiques.

En outre, sous la direction de Albert Calmette, l’Institut Pasteur Saigon menait des enquêtes épidémiologiques concernant les maladies infectieuses prioritaires tels que le choléra, la dysenterie.

Au cours de sa mission à Saigon, Calmette a eu le grand mérite de former une équipe pasteurienne compétente et de mettre en œuvre des laboratoires de bactériologie, de préparation des vaccins et les services d’hygiène et d’épidémiologie, destinés aux études et enquêtes sur le terrain. Le savant est doué de hautes qualités : assiduité, esprit créateur, talent d’organisation, nobles sentiments humanitaires.

 

Consigne : A partir de ces textes, prenez des notes. Avec vos notes, présentez un médecin à votre choix.

 

EXPERIENCES A REALISER

 

1- LE JARDIN DANS UNE BOUTEILLE

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